jeudi 15 novembre 2012

La grande bleue de Nathalie Démoulin collection La Brune éditions du Rouergue



Le livre commence comme ça :
http://www.facebook.com/music/song/Les-Cornichons/10150262518804879



« Marie, c’est le prénom qui est le plus porté par les femmes » nous dit Nathalie Démoulin. Marie miroir aux multiples reflets. Une jeune-fille fugue avec sa copine Delphine, déjà le rêve d’une autre vie. Un mois plus tard, elle rejoint Michel qu’elle aime. On est le 25 Février 1967 et elle ne sait pas que c’est « ce même samedi que les ouvriers de la Rhodiacétia à Besançon décident d’occuper leur usine. » Le monde bouge. Et Marie s’insurge aussi , elle n’aura pas d’autre enfant " même si pour cela il faudra aller au planning familial, prendre rendez-vous avec un médecin parmi ceux qui acceptent de prescrire des contraceptifs". Un peu fleur bleue sûrement, avec une idée du bonheur qui ressemble à cette mer entraperçue, déjà disparue, dans le film "La piscine ", une vision fugitive qui berce Marie dans ses rêves et désirs intimes. « On est avide de la vie des autres ». Ouvrière, en bleu de travail, elle s’exaspère des cadences et des contremaitres toujours sur leurs dos. La vie de famille pèse et creuse les cernes bleues. Il y a le frère aîné Yvan qui traine son mal-être depuis la guerre d’Algérie, « pourri de faiblesses, inconstant, ravageur » qu’elle retrouve de loin en loin maintenue dans sa tendresse par l’enfance.  Et puis au-delà ce cercle intime et personnel, il y a l’usine et ses mouvements. Nathalie Démoulin raconte les ouvriers qui en 1973 ont fait parler d’eux dans les usines Lip . Le style de Nathalie Démoulin peut dérouter, il est concentrique un peu comme un caillou jeté dans la mare. Il part de Marie, puis s’ouvre vers le « on »  , happe l’entourage, et projette dans l’universel, dans un temps révolu sur lequel les femmes d’aujourd’hui ont acquis le droit de choisir un peu mieux leur destin. Le livre émeut, relie les mères aux filles, explique et témoigne pour une génération.


2 commentaires:

Danielle a dit…

Bonjour,
J'aime beaucoup votre billet sur ce roman magnifique. Juste un petit détail : votre typo en capitales pinky n'est pas très confortable à la lecture.
Danielle

flop a dit…

Merci. Désolée pour la typo, je ne m'étais pas rendue compte qu'il y avait eu une modification indépendante de ma volonté. C'est "réparé".