dimanche 4 janvier 2015

Mascarade de Florence Magnin aux éditions Daniel Maghen





Florence Magnin qui a écrit cette belle BD est une illustratrice à qui l'on doit des couvertures de livres d'héroique Fantasy. (Le cycle des Prince d'Ambre de Zelazny). Là, publiée chez Daniel Maghen, on admire l'audace qu'a eu cet éditeur parce que c'est un formidable travail de dessin et de narration que nous offrent ces 240 pages.
Gaëlle est venu passer les vacances d'été avec sa mère dans "un trou perdu" et court la campagne avec Titou, un orphelin qui vit chez sa grand-mère. La Mamé n'est pas avare d'histoires bizarres. Gaëlle découvre les légendes locales. Curieuse et téméraire, elle trouve un masque dans les bois que la grand-mère va se dépêcher de brûler effrayée. Alors Gaêlle s'en fabrique un devant les yeux dubitatifs de Titou.  le pouvoir des masques vont lui permettre de passer dans un univers parallèle. Des esprits règnent dans ces errances qui font références à des contes, se mêlant à des rêves effrayants. Il y a des ogres, des araignées, des sorcières en écho au monde inquiétant des adultes parce que la réalité s'avère difficile à avaler pour Gaëlle. Sa mère a un amant avec lequel elle batifole ouvertement, il y a un enfant qui disparait au cours d'une fête foraine, la mamé de Titou noie des chatons. Puis que lui veut l'étrange Julien à la gentillesse compréhensive mais qui la prend en photo et lui offre des robes? Gaêlle est a la lisière du monde des adultes et de l'enfance, à la fois innocente et déjà lucide. Le dessin de Florence Magnin qui joue sur les styles sait rendre ce malaise à la perfection passant du fantastique au réalisme de la campagne. Elle s'approprie aussi des pages entières d'un beau dessin sur lequel le lecteur s'attarde fasciné, utilisant le noir et blanc dans des séquences courtes et tristes. C'est un été où le monde se dévoile dans toute sa terrible cruauté, où la tristesse côtoie l'exaltation la plus folle, le récit d'un passage, d'un changement intérieur qui peut se lire dès 11, 12 ans.

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