mercredi 26 février 2014

Et quelquefois j'ai comme une grande idée de Ken Kesey traduit de l'Anglais par Antoine Cazé aux éditions Monsieur Toussaint Louverture

 p510 "Car on ne peut rien contre la pluie sinon l'accuser de tous les maux. Et si l'on ne peut rien contre elle, à quoi bon s'en prendre à elle? En fin de compte, c'est bien pratique, la pluie. Des problèmes avec bobonne? La faute à la pluie. Des soucis avec la vieille bagnole qui tombe en mille morceaux? La faute à cette saleté de pluie. Une douleur sourde et profonde qui saigne au plus secret de ton cœur à cause de trop d'affaires qui ont capoté? Trop de nuits au lit avec la régulière sans réussir à bander? Trop d'amertume et pas assez de douceur? C'est ça? Eh ben tu vois, mon frère, tout ça peut bien être la faute de la pluie ; elle tombe pareillement sur le juste et sur l'injuste, elle tombe toute la journée, tout l'hiver, tous les ans, et tu ferais mieux de renoncer et d'admettre que c'est comme ça et pas autrement, et d'aller faire un petit somme. Sinon tu risques bien de te fourrer le canon de ton fusil dans la bouche comme Evert Petersen l'a fait à Mapleson l'an dernier, ou de déguster de la mort-aux-rats comme les deux frères Meirwold là-bas, du côté de Sweet Home. Encaisse, c'est la meilleure façon de s'en sortir, fais porter le chapeau à la pluie et courbe-toi dans le sens du vent, repose-toi et pique un roupillon."

Aucun commentaire: