mardi 6 décembre 2011

Le marathon aux éditions du phare de la lanterne coll bourrique d'huitres

Un marathon... En amont c'est douze semaines d'entrainement. Parfois la lanterne entre les dents avec des loups sur les mollets. La lune, grande prétentieuse immuable créant des ombres à faire transpirer la peur sous le coupe vent chuintant. Un  souffle, des pas, la ligne d'arbres, une branche cassée comme seul but quand la volonté est dans les chaussettes. Puis la voiture qui s'approche et ralentit, pour me terroriser d'images violentes et définitives où je finis mal très mal alors que le chauffeur tente d'identifier l'éblouissante coureuse allumée comme une soucoupe volante.. Il y a aussi les jours où équipée comme un podium je m'avance sous les feux du stade et où j'aperçois des jambes profilées comme des trotteuses de rollex. A ce moment là, je suis l'aiguille des heures creuses, celle qui ne passe pas la ligne et qui reprend la route pour aller touiller son potage. Et la fièvre des samedi soirs quand on pense à la grosse matinée du dimanche? On avale avec culpabilité la sauce, on sirote le vin blanc avec des sourires crispés, on rêve d'une huitre avariée pour passer la nuit debout et la sortie longue au lit mais rien n'attendrit un entraîneur (blessé en plus), il mord le planning d'impatience dès sept heures du matin. Alors on court quatre fois par semaine, on spécialise son vocabulaire avec des mots laids comme kilo, fractionné, travail de côte et on se cultive avec des romans audio sur les oreilles pour oublier le vide sidéral qui envahit pour justifier un tel défi. D'ailleurs oui pourquoi? Pour canaliser l'appétit d'un conjoint qui épaissit sa cinquantaine de cholestérol, pour faire fondre la bouée qui ne me sauvera pas de la ménopause, pour souffrir avec toutes les prothèses de genoux, les accouchements sans péridurale, les gens malades, parler au ciel, ressusciter les morts, s'estimer plus? De quoi nourrir plusieurs douzaines de semaines d'entrainement et quelques marathons...Non, en fait c'était juste pour rallumer la flamme, celle qu'on passe parfois à une copine pour un rire partagé, des lèvres sur mes lèvres sur la ligne d'arrivée et un baiser volé à un quadruple sélectionné olympique!

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