dimanche 31 juillet 2011

Le dîner de Herman Koch aux éditions Belfond traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin

C'est à un drôle de dîner auquel nous invite ce livre, dans un grand restaurant à la table de deux frères qui se retrouvent là avec leurs épouses. Ils ont un problème grave avec leurs enfants. Au menu : cynisme. De la réservation faite par le frère futur premier ministre avec une facilité agaçante alors qu'il faut sept mois à un anonyme pour obtenir une table, du nom des plats à la chorégraphie du service, tout est affreusement mis à nu. On s'amuse à lire le premier chapitre, c'est léger mais chaque bouchée sera de plus en plus dure à mastiquer. La construction diabolique qui va de l'apéritif au digestif fait de ce roman une soirée inoubliable et cauchemardesque. Sous couvert d'humour, on touche à la folie, à ce qu'on est prêt à faire pour sauver ses gosses devant l'indéfendable, à la rivalité fratricide, à ces idées d’extrême droite qui sont au cœur du débat politique au Pays-bas. Le cynisme du livre devient un véritable piège qui nous enveloppe dans la narration. Il révèle combien ce détachement, ce regard acide sur les autres va bien au-delà de la lucidité. Ca peut être drôle mais le pas est vite franchi vers l'absence d'humanité. A lire vraiment. Juste un petit bémol et ceux qui le liront pourront peut-être répondre à ce sujet, j'ai trouvé que l'auteur cherchait des circonstances atténuantes dans une hypothétique maladie héréditaire...

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