vendredi 28 janvier 2011

Blog de Jean-Philippe Blondel chez Acte Sud Junior

Le narrateur est un adolescent de quinze ans qui se sent gravement trahi par son père lorsqu'il découvre que ce dernier a lu son blog. Il faut dire que le père en a profité pour calibrer à la perfection le cadeau d'anniversaire de son fiston et faire dans la démagogie peu discrète. Le fils choisit le mutisme pour le"punir" de cette outrageuse indiscrétion. Là, le gamin agace avec son humeur adolescente,son orgueil mal placé et son intimité bafouée.  Ambiance de crise classique, de petit coq sûr de son fait. Très vite l'histoire reprend du souffle lorsque le père tente une sortie de l'impasse en déposant devant la chambre de son fils le carton contenant ses journaux intimes et photos, une véritable boîte de Pandore. Trop tentant d'y plonger la main... Happé dans une histoire qui n'est pas la sienne mais qu'il devra s'approprier, le fils peut commencer à aimer vraiment, à se projeter dans l'avenir.
Les phrases sont courtes et le ton  employé très jeune mais sans exagération, ce qui donne du dynamisme à la lecture et pourra plaire au plus grand nombre. Evidemment, ça se veut didactique pour ouvrir un vrai débat sur l'intimité et internet. L'histoire est touchante, chaque personnage dévoile des fragilités qui vont permettre au fils de s'éloigner de l'égocentrisme initial. Le problème de la fratrie abordé sous un angle original dépoussière le sujet. Jean-Philippe Blondel raconte bien cette ambivalence des sentiments, la quête de reconnaissance mais aussi ces incroyables divergences de personnalités dans lequel le mythe du frère "alter égo" explose.
"Je ne suis pas allé plus loin. Je n'ai pas expliqué. Je n'ai pas mentionné le carton et son contenu. Je ne vois pas à qui je pourrais en parler. Pas même à Bastien, qui est pourtant mon meilleur ami depuis deux ans. C'est pour ça sans doute que j'écris. Parce que tant qu'à faire, quand on ne peut partager l'intime avec personne mais qu'on ne se sent pas capable de garder des secrets, alors autant viser l'anonymat, tout le monde, personne, un "vous" général dans lequel on se noie."
J'ai lu du même auteur  Au rebond avec un adolescent qui doit sortir de sa bulle pour grandir. Il y avait ce même genre de personnage maladroit, excessif, un peu perdu mais plein de bons sentiments. Je  mets en suivant ce que j'en avais écrit. Et puis Blondel, aime les fins euphoriques. Blog se termine par cette phrase :"Nous sommes éternels", c'est un peu mélodramatique mais ça réchauffe.


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