vendredi 28 janvier 2011

Au rebond de Jean-Philippe Blondel chez Acte Sud Junior

"Il" joue au basket dans sa bulle, comme en état d'hypnose...Sur ce terrain là, il est bien parce qu'ailleurs il déçoit, il ressemble à son père, son père qui est parti parce qu'un bébé ce n'était pas dans ses plans. "Décevoir, c'est une occupation à plein temps" dit-il, surtout sa mère avec qui il vit dans un petit appartement de 40m2: "nous faisons semblant de vivre ensemble dans un château de dix-huit pièces et de ne rien connaître de l'intimité de l'autre." C'est un gamin désenchanté que l'auteur fait parler dans un monologue au style enlevé, très lucide, faisant preuve d'une auto-dérision qui fait sourire. Quand son meilleur copain, Christian disparait sans prévenir, il se croit indifférent mais quelque chose va remuer en lui. Sa mère l'appelle à forcer le destin. En s'imposant à la porte de Christian, il découvre une situation difficile chez quelqu'un qu'il croyait plutôt gâté par la vie. Le père, chef d'entreprise est parti brutalement avec sa secrétaire. Sa femme déjà fragile se laisse totalement sombrer dans l'alcool et les antidépresseurs...Christian tente de faire face et pour la protéger ne quitte plus sa maison. Grâce à la belle énergie de la mère du premier, une solidarité féminine cocasse et une amitié solide entre les deux garçons, la vie reprend le dessus pour esquisser des projets d'avenir. C'est un livre qui se veut optimiste et qui va donner à ses personnages adultes et adolescents la possibilité de saisir la balle au bond et de bousculer le destin. L'auteur n'hésite pas, tout le monde va s'en sortir, c'est possible et ce qu'en pensent les autres au fond n'a aucune importance...

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