dimanche 17 juin 2012

La sanction de Trevanian traduit de l'américain par Jean Rosenthal aux éditions Gallmeister


Le CII sorte de CIA dirigé par un homme malade dit" le dragon" parce qu'il est obligé de vivre dans le noir, a perdu un agent  dans une embuscade . Il faut sanctionner les assassins. Un des deux est facilement retrouvé mais l'autre reste mystérieux. Jonathan Hemlock éminent professeur d'art et collectionneur de toiles de maître grâce à ses revenus complémentaires de tueur est chargé du travail. On sait que la cible se prépare à une expédition périlleuse en montagne et Jonathan ancien grimpeur semble être l'homme idéal. Comme il s'obstine à refuser de poursuivre la mission, on lui envoie Jemina qui réussit le formidable exploit de séduire le beau et froid professeur. 
La sanction contient tous les ingrédients d'un roman policier bien construit. Envie de tourner les pages, suspens maintenu jusqu'au dénouement, indices subtilement distillés, femmes torrides, héros incorruptible. Trevanian s'amuse à sortir de son imagination quelques rêves fous comme la maison de Jonathan Hemlock ou le mystérieux Dragon. La montagne en toile de fond permet aux personnages de donner le meilleur d'eux-mêmes dans une fantastique ascension  où l'on se demande si la surenchère des difficultés cessera. 
Au fond, on ne sait pas bien pourquoi les personnages déploient autant d'énergie. Les grandes raisons de cette débauche de moyens s'effacent au profit de mobiles individuels . C'est un peu une caricature du roman d'espionnage qui se veut souvent politique.  On n’exécute plus pour des idées mais pour pouvoir s'offrir des toiles de maître et maintenir son train de vie. Jemina tente bien d'expliquer à Jonathan pourquoi il doit éxécuter cette mission au-delà de l'appât du gain mais elle fait erreur, il n'acceptera que parce qu'il y trouve l'occasion de venger un ami en plus d'une confortable rémunération. La société est furieusement égratignée sous une fausse légéreté de ton. 
Ce petit extrait printanier est un bon exemple de l'humour "Trevanian" avec un regard souriant sur les gens et le monde qui n'est pas loin du détachement. 

p65 "Mr Monk était le meilleur jardinier de Long Island, mais on ne le recherchait guère. Totalement paranoïaque, il était persuadé que l'herbe, les fleurs et les buissons étaient ses ennemis personnels, décidés à l'avoir par des moyens aussi diaboliques que détournés. C'était donc son habitude d'arracher les mauvaises herbes, de tailler les haies ou de tondre le gazon avec un entrain sadique et une énergie vengeresse, tout en prodiguant les pires injures à cette flore hostile. Comme pour le contrarier, les jardins et les massifs fleurissaient de manière exubérante sous sa main et il tenait cela pour une insulte délibérée. Sa haine ne s'en déchainait que plus librement."

Un tueur potentiel dans tout jardinier ?

Aucun commentaire: