jeudi 14 avril 2011

Les petits de Frédérique Clémençon aux éditions de l'Olivier

Le titre Les petits évoque les enfants par un mot tendre, mais surtout les fait surgir dans un paysage, un regard à côté d'adultes que l'enfance a abandonné ou happe encore. Tout se joue dans cette histoire du rapport avec l'enfant et qui renvoie à sa propre enfance. Dans chaque nouvelle donc des enfants, mais aussi des adultes rendus à leur petitesse par l'attitude des autres, , les échecs. Frédérique Clémençon a une écriture précise parfois cinglante dans ce qu'elle vise : faire ressentir au lecteur tout le poids de ces humiliations.  Du père qu'on a évincé de toute relation avec ses filles à Paul que la souffrance de sa mère au départ de son père a rendu invisible jusqu'au tir serré sur les normaliens et les agrégés dans "personne d'autre", ces histoires oscillent entre règlement de compte et désertion. Vraiment de très bonnes nouvelles qui donnent chacune vie à des portraits variés d'individus que l'on peut reconnaitre. Toutes ne sont pas aussi puissantes mais même si (ou surtout parce que?) ce livre est très noir, j'ai aimé. On y sent vibrer comme une colère sourde contre les injustes écrasements qui détruisent silencieusement mais sûrement ces êtres pris au piège.

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