mardi 8 février 2011

Liaisons ferroviaires de Jean-Pierre Martin aux éditions champ vallon

Ca commence en gare de Marseille à 13h12 et s'achève dans le hall de gare de Bruxelles-midi. Une belle distance pour étudier le rapprochement des corps. Dans un train nommé désir, Jean-Pierre Martin  s'amuse avec ses passagers. Le contrôleur a le physique de Lambert Wilson, et la contrôleuse des faux airs d' Audrey Tautou. Il ne manquait plus qu'un barman aux annonces paralittéraires :"On naît, on meurt et s'il se passe quelque chose entre les deux c'est mieux. Oui, il a raison, Bacon, alors dépêchez-vous, venez à la voiture-bar car, comme disait Cézanne, il faut se dépêcher, tout va disparaître". Du cinéma, du rêve, une unité d'action et de temps pour construire une pièce, mettre en scène la séduction. Comment se défendre d'être soudain l'attention d'un autre, de pouvoir rejouer le rôle de Juliette quand Roméo s'y prête? Le propos est léger souvent drôle grâce Etienne Montgolfier, ethnologue du proche, curieux comme un concierge, toujours là pour nous rappeler que l'amour est animal : "la bête est là, elle nous trahit. Je crois en l'homme, je veux dire en l'animal chez l'homme, à sa poursuite du bonheur à fleur de peau, à sa recherche éperdue de l'objet d'un désir sans obscurité, à son organisation physiologique faite pour la volupté."p 36 De cette ambiance volage surgissent quelques réflexions sur les couples et le mariage, la lente destruction du désir. Une solution la séduction? Peut-être bien : "Sur la drague, j'ai une théorie. La drague, c'est le même problème, fondamentalement, à mon avis, que l'amour. La même question centrale : l'attention à l'autre, les intermittences du coeur. Si dans les couples, un désastre le plus souvent, on se disait chaque matin : je vais le, la draguer comme hier et comme demain, le problème des couples ne serait plus un problème." Un bon livre plein d'énergie libidinale qui secoue le train-train...

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